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Un recours aux animaux a minima par les laboratoires pharmaceutiques vétérinaires

PUBLIÉ LE 19 FÉVRIER 2025


L’utilisation des animaux dans l’industrie pharmaceutique vétérinaire concerne la recherche et le développement de médicaments vétérinaires, mais aussi le contrôle qualité des vaccins, voire dans de rares cas, leur production. Indirectement, les matières premières utilisées (sérum de veau, œufs embryonnés, etc.) proviennent également d’animaux. 
 
Pour le développement d’un médicament vétérinaire, la première approche pour sélectionner les molécules d’intérêt consiste majoritairement à recourir à des procédures qui ne font pas appel aux animaux : méthodes in silico (modélisation informatique) ou in vitro, bibliographie (compilation des connaissances acquises), etc. Lorsque ces méthodes ne sont pas disponibles ou que la réglementation l’impose, des études sur les animaux sont conduites pour valider l’intérêt des candidats médicaments, démontrer ou vérifier la sécurité, l’efficacité et la qualité des produits en développement ou développés.
 
La plupart des études sur animaux en recherche et développement de médicaments vétérinaires sont réalisées sur les espèces cibles, c’est-à-dire les espèces animales qui vont bénéficier de ces médicaments après leur autorisation de mise sur le marché (chien, chat, cheval, bovins, ovins, caprins, porcs, poules, poissons, etc.). 

Les études menées sur ces espèces dites de destination sont équivalentes à celles réalisées chez l’homme pour le développement du médicament humain : elles sont donc, en l’état actuel des connaissances scientifiques et de la réglementation, incontournables.
 
Les études réalisées sur les animaux pour le développement d’un médicament vétérinaire sont destinées à vérifier ou à démontrer :
 
  • la sécurité d’emploi et l’efficacité chez l’animal auquel le médicament est destiné (détermination de la marge de sécurité et des effets indésirables observés dans les conditions normales d’utilisation et en cas de surdosage) ;
  • la sécurité du produit pour l’humain, en tant qu’utilisateur du médicament vétérinaire ou en tant que consommateur des animaux traités ou de leur production (limites maximales de résidus retrouvés chez les animaux producteurs de denrées alimentaires telles que la viande, les œufs, le lait visant à déterminer un délai d’attente) ;
  • la sécurité chez d’autres espèces animales côtoyées habituellement par l’espèce cible, dans le cas des vaccins vivants notamment ;
  • la sécurité pour l’environnement (écotoxicité) ;
  • la qualité du médicament vétérinaire.
 
Les réglementations imposent la réalisation d’études chez l’animal pour le développement, l’enregistrement et le contrôle qualité du médicament utilisé chez l’animal.

Les effets des médicaments vétérinaires dans l’organisme de l’espèce animale de destination doivent être évalués et caractérisés pour l’obtention d’une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) permettant leur utilisation dans le traitement d’une maladie ou dans sa prévention. 
 
Dans certains cas extrêmement rares, le processus de production de certains vaccins peut nécessiter d’utiliser des animaux pour récupérer des matières premières (sang, fèces, anticorps) afin de recueillir l’agent pathogène qui servira de principe actif. Plus couramment, certaines matières premières utilisées pour la fabrication de médicaments sont d’origine animale (sang, sérum de veau, collagène, œufs embryonnés par exemple). Peu de solutions alternatives existent aujourd’hui pour les remplacer. Or, elles sont indispensables à la fabrication de nombreux médicaments comme les vaccins, à la production de souche d’épreuves, d’options thérapeutiques ou de réactifs indispensables à la réalisation des tests in vitro en laboratoire.
 
Enfin, pour la commercialisation de certains vaccins, des tests de qualité continuent d’être réalisés sur un petit nombre d’animaux à chaque production de lot, faute de méthodes alternatives. Cela concerne alors essentiellement des rongeurs (souris, hamsters) ou des volailles, et dans de très rares cas d’autres espèces lorsqu’il s’agit d’un test d’innocuité sur des espèces cibles. Ces tests ne sont plus demandés en Europe, mais le sont encore parfois par certains pays tiers.